lundi 23 mai 2011

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" Je veillerai sur toi, enchanteur qui repose un pied meurtri sur le sol qui se dérobe. Le vent souffle sur ton bras le froid du matin. La vie te bouscule, une épreuve te renouvelle et gratte ton cœur qui tremble et frémit. Le frisson du réveil pique et durcit la peau de ton orteil. Il faut délivrer cet attachement aux membres qui te portent et libérer l’appui qui te lie au monde entier.

Je veillerai sur toi, marcheur qui défile et mord à pleines dents la bouche de celui qui refuse et esquive la caresse et le coup. Le plateau qui te porte t’arrache à chaque pas un cri de douleur et de plaisir, mêlé de vie et de détachement, de combat et de repos. Le sacrifice s’impose et annonce une passion nouvelle qui arrachera de ta terre un mélange de métaux et de gravats. Il faut abandonner l’acide et le bronze qui te lestent.

Je veillerai sur toi, faiseur d’or et de miracles, qui balbutie et pourtant fascine, car le ton est d’empire et de roi. La cohorte qui suit, admire la canne de Moïse, le sceptre de Pharaon. Sur ta droite et ta gauche, à tes flancs je serai là, et je te soutiendrai, nous compterons encore, toujours et pour longtemps les étoiles qui filent, l'ardeur et les espoirs qui se réalisent. Il faut continuer et tenir fort le chemin de la vie. "




texte de Michel Chalandon : "Comme un serment" : ... janvier 2004 / poésie à Franquevaux

1 commentaire:

mémoire du silence a dit…

Mes traits et soupçons de couleur font écho à certains mots, certaines phrases... je ne pensais poser que quelques fragments de ce texte... mais je n'ai pas pu me résoudre à le tronçonner.

merci