vendredi 15 juillet 2011

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" Sur les traces du vent, le ciel tire l’horizon. Le monde éclate et défie la mort. La lumière en eux, la lumière pour eux, ils attrapent, ils enlacent, ils retournent le chemin et prennent l’espace. Les bêtes et les hommes serrent, un lien monte au ciel à l’heure des sacrifices. Les petits oiseaux les herbes volent, à la caresse du vent. D’autres viennent, chantent et dansent, et s’aiment sur la branche. Ils frottent le cœur et lavent sous les fleurs. Ils accrochent le soleil, et boivent. Le fil au temps embellit les âmes, soulage le corps des mots de sang. Les enfants vers la mer chevauchent en riant, du sable lance le galop entre les flots et les lames. Sur la plage, ils reviennent de leurs fatigues, des blessures et des peines. Ils se jettent, crucifiés, face au ciel. Ils avalent des lambeaux d’écume. Ils roulent, ils enlacent, ils étreignent et se perdent.






Au creux, des oiseaux de paille piquent. Le pied frotte dans l’herbe. Les oiseaux croisent le bec et crient dans le ciel : un vol sûr, un vol pur. Dans le ciel, ils sifflent, dans l’eau noire claquent le bec et glissent. Au bas les hommes, la peau, le visage, le torse, grands, forts et beaux, la voix, le ciel déchiré sur l’étang : un éclat d’oiseaux blancs, des légendes aux oreilles. L’été est au temps, aux oiseaux, et aux fleurs sur les branches, aux cœurs.






Le silence installe, le silence est parfait, dans l’herbe le soir coupe la rosée. Les oiseaux marchent sur l’ombre, revenus des dunes. Ils glissent sur les branches, ils roulent sur les vagues, et roulent leurs becs au cœur des grands secrets. Le ciel est, le ciel est de rosée, le ciel est d’encre et d’eau fumée. Ils sont, et regardent la vie, ils sont et attendent le réveil. Ils ferment les yeux et tournent vers le ciel, ils lèchent, ils boivent l’enfance, bleue. Sur la terre, dans la fragilité, ils rient du mensonge. L’air court et inonde l’horizon. Le soleil tient les joues.






Il, ouvre les bras et cueille le ciel. Il, est heureux, est nu, est pur, il, est sincère, avec le vent, il, offre au ciel des bouquets de pleurs et de lumière. Le secret est lourd, les oiseaux se taisent. Ils chantent avant l’orage, avant le temps, ils partagent la ferveur et le cœur des phrases. L’espace retrouvé, une étoile, pierres, de l’ombre au ciel, sans nombre. Les fleurs au champ appellent, la lune sur le toit, et versent une pluie sur une heureuse enfance. Il, est là, dans la vie, il, avance, il, dit, il, fait, il, espère. Il, foule le chemin, il, pense, il, respire, il, enfonce le pied dans la terre. Les fleurs sourient, il, passe et sourit au silence, il, passe sans dire. Les oiseaux caressent ses pas, il, marche, sans dire, il, traverse le vent. "







Texte de Michel Chalandon : " Retour en résonnance, pour Maria Dolores."
24 novembre 2010
poésie à Franquevaux

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