jeudi 15 septembre 2011

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" Le diable et son violon : ils poussent la chanson, ils avancent un air d’été en fête, les oiseaux dans le ciel poussent et bousculent et recommencent, les herbes, les cailloux, la fange sèche, l’ombre avance immense et redoutable, le vent dans les oreilles, la peur bien loin, bien loin, le fardeau est posé, ils avancent, ils sont là, on y revient toujours, et marche et te dépense et croise dans tes yeux des nuages et du temps et les oiseaux qui volent et le ciel qui balance : respire avec eux et décris ton serment et ferme et cherche encore, cherche un mot et puis un autre et dit : ton peuple avance et dit : ton roi est en avance et dit : il s’avance à travers les champs et dit : il se poste et recommence et se pose un peu à l’ombre des tourments.


Le ciel est reposé le soleil est immense, les ombres agrandissent et déforment le temps, il est chargé de chaleur et de poids et il avance toujours un pied bien devant l’autre et il compte les pas et il cherche des failles, la terre est craquelée et les herbes sont vertes, on ira loin devant, on ira loin derrière, on comptera les pas, on marchera toujours : il faut avancer, il faut qu’on se libère et s’il disait : « mort au tyran, avançons, tuons les tous ». "






Texte de Michel Chalandon :
"J'irai vers les oiseaux sauvages. 4" ... 10 juillet 2010
à lire ICI

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