dimanche 11 mars 2012

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" Sur le sentier plat, si lent, la vie, le vent, le rêve, lancent et disparaissent. Par cœur, par cœur, avec le cœur, avec la voix, avec la sève, la chair meurtrie, le pied lancé, la bouche amère, il chante les fleurs sur l’instant, il jette des figures à l’espace, sa faiblesse vient, le mal est sûr. 

Il est venu, il dépose les fleurs au tranchant de sa vie entière, en reflets, en reflets, et d’or et d’incendie, de désespoir et de crainte. 

Où est-il, où est-il, il vient, il tend la main, il franchit, il a perdu sa trace, il a fait le plus grand du voyage, la part maudite.






Un secret lourd, la vie arrachée, les murs tombent, le calme n’y viendra. Le calme, la sagesse, tout est perdu, les fleurs, tout est inscrit au mur, aux lèvres, les notes sont figées, la chanson est de marbre, l’effroi lisse la main, la bouche est amère, épouvantablement tendu, perdu sur la pierre, sur le secret. "








texte de Michel Chalandon : Les fleurs. La bouche est incertaine.
à lire ICI, ICI

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