vendredi 15 juin 2012

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" Les erreurs, et puis, et puis, sur la vie, le bâton, le bourdon, les voyageurs cheminent et les passants passent, ils déposent des chansons sur le sable, sur les ruines, sur les regards perdus, ils se noient, ils s’étreignent et tout passe et recommence et tout, tout, ils s’achèvent, ils mordent et ils disparaissent. 

Sur le haut, un air rêveur, une tension, une emprise, une demande et des refus, des refus, du poison, des ombres en partage, des remous, ils se donneront, ensemble, ensemble sur le haut, des postures, des choses, des retours de main sur les épaules, des doigts pour essuyer les yeux, des choses.

Pour les choses du reste et des cailloux, sur le haut on voit, on vit, on tend, on recommence, on n’achève rien, on se tend à l’ombre, sous les pierres, on épuise les volontés, le regard fuit, il fuit, il est tenu, il se comprime, on essuie une chose sur le front, sur les yeux, sur la vie passée. 

Sur un présent en haut qui affronte et compose et détend, il se donne, il est étendu du plat au plat, de la violence au regard même, du coup porté à la joie pure, les yeux tordus, les yeux rentrés, il se dispose, il s’échange, il se domine, il est revenu, il est embrasé et du haut et du bas il se défigure.  






Il s’épanche au temps porté, à la raison pure, sur le devant, il se noierait, il y serait, il forcerait le passage, le passage, la vie errante, les yeux levés, la bouche ouverte pour dire et pour avaler. Des lamentations et un œil perdu au loin, il vient de haut, il vient du haut, il est étendu, et il se tord sur la rive."








Texte de Michel Chalandon : Sur la rive. 
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