" Les fontaines et les collines, les rivages à l’ombre, une éternité de
sable sur la route, des maisons, des rencontres, des images sous les
arbres, et pour en sortir et pour en convenir et pour se rendre plus
loin : des yeux, des yeux en face. Au devant, ils se lèvent vers le
soleil, les fontaines et les collines
et les regards portés vers l’éternité, ils se lancent, ils s’enchantent,
ils prennent le chemin, la route est longue, portés par l’air, et
soutenus, de vols en vols, ils sont unis et se confondent, ils se
répandent au grand jour, ils se chantent et embrassent la même terre, le
sentier même, ils sont unis.
Ils vont, ils y vont, étendus et en face, des rires pour l’eau et la
rumeur naissante et la joie reconnue, de fontaines en collines, de l’eau
au sec, au sec, la vie y coule, y coule, y coule, ils sont étendus et
fragiles, sur le côté, au devant, dans la vie même, étendus, ils sont
vastes et chauds et longs,
étendus dans l’air même, sur la vie répandue, sur le bois, sur la pente,
et bien, bien, ils sont sensibles et nobles et de grand ton et de
grande vie et de jambe simple, de respect, secs et simples, ils sont
venus et ils croient, ils y croient, ils suivent, ils pensent, ils sont
attendus et ils pensent, étendus,"
Texte de Michel Chalandon : Tyndaris
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