vendredi 10 juin 2011

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" la soif sur les genoux, les taches blanches et roses sur la peau où il faut, il en fallait, il en fallait des serments et des jeux, des messes au tapis, des luttes sur le dos, des règles infranchissables, une vie arrêtée, une conquête longue, longue, une excuse sans âge, une excuse, un déplacement,

des lieux d’hiver et de vent, des joies insurmontables, un monde à peine éclos, inachevé à tout jamais, à tout jamais, des parures de feu aux murs, en évidence, des marais dans des vases, des fleurs aux fenêtres une vie commencée jamais achevée, une éternité de cendre et de tristesse, des explosions,

des aveux, des oublis éternels, une vie qui se change, ils ont perdu le nord, ils ont perdu la vie, le meilleur et le pire et le matin tremblant : la certitude, l’instant est un instant et une éternité, la route a croisé des ombres et des rires, des chansons et du temps, le sien, les autres ont compté,

et les coups et les efforts, la vie inachevée suspendue dans les arbres, dans le lit défait qu’il ne changeait pas, dans les assiettes léchées et embrassées au matin, premier nécessaire et brutal, sans penser, tout est un carrefour pour une longue, longue absence, pour un regret, pour un remord, "











Texte de Michel Chalandon : fragments 4 et 5 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille I" ... 17 août 2010

poésie à Franquevaux

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