lundi 19 septembre 2011

115

.

" Cet été il n’a que lumière et joie pourtant le ton est grave, le tronc brisé, à l’ombre est son trône, le ton est grave, la vie est importante, allons y, allons y, avancez, regardez, écoutez, et soufflez, soufflez sur les feuilles fines, une note après l’autre, l’accord est impossible, l’harmonie n’est pas pour les solitaires, les roseaux plient, il se déplace, l’air souffle encore, l’air souffle encore, l’air souffle chaud.

Un temps de rien, une espérance, le rouge est mis, le rouge est fort, les insectes sur le tronc, grattent le tronc, et froncent l’âme, idée, symbole et devoir, ils ont posé des mots, des mots sur des cailloux et gravé et gravé les pierres de l’édifice, et sculpté et sculpté des fleurs sur les cailloux et répandu du miel sur les parois lisses, le sacrifice est là, les oiseaux sont absents, absents, perdus, partis, revenus, ils dorment sur les arbres, les plumes tombent encore, les coquilles sur le dos, les tortues lentes sont perdues, ils rêvent encore et mastiquent, mastiquent."




Texte de Michel Chalandon :
J'irai vers les oiseaux sauvages. 8
à lire ICI

Aucun commentaire: