mardi 20 septembre 2011

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" La lenteur déploie l’inconnu, il est dur d’affirmer, il est dur d’affirmer mais faut-il affirmer que le sol est sol, que la terre est plate, que la poussière est sèche, que le ciel est bleu, que le soleil frappe, qu’il fait chaud, et qu’un frisson curieux remonte vers les épaules, la nature est en sommeil et un roi tout seul marche sur son royaume, sans raison, sans rien faire, que dire seulement, il n’a plus peur, il a posé son fardeau, tout s’étire et se traîne et baille et tendent les bras, ils se réveillent d’un grand sommeil, ils tournent sur le front, ils dansent et farandolent et ils avancent, les roseaux sont verts, les fleurs sont jaunes, le rouge est absent et le sel remonte, remonte des étangs, et s’évapore, s’évapore au ciel et les nuages, les nuages sont là et les grands noirs regardent, taureaux noirs perdus. "






Texte de Michel Chalandon :
J'irai vers les oiseaux sauvages.9
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