mercredi 12 octobre 2011

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" donné dans la porte, le pied levé, la bouche intense, il ne pense plus il s’égare, il ne finit rien, ne commence plus, il est en avant dans l’air bleu, chauffé au devant, le soleil le balance, il est comme heureux et calme, sans effroi. Pour le mensonge, pour l’obsession, pour la prison qui s’ouvre encore,

pour un pas après l’autre, pour une envie, une pierre posée après l’autre, comme des animaux sur le chemin du pâturage, vers le labour : il file sa laine, il tire vers le lointain, la grande, grande obscurité, dans le chaud qui le renouvelle, sur le devant, sur le côté, il tire un fil, un fil, un autre. Une pierre


sur un pas posé au bord de la vie, elle brûle et qui et que et quoi aussi pour tant, pour tout, et sans question, sans rien penser pour être libre et marcher encore le doigt posé dans l’ouverture d’une porte qui ne se ferme, un pas, un pas, une pierre, une pierre, une chanson à peine murmurée,

un pas perdu à côté de l’histoire, il est sur le devant, il cherche dans le cœur, les yeux noyés, les yeux dans le torrent, roulés, ferme il se répand. Il va devant et rien ne marche. "




Texte de Michel Chalandon :
A la porte. 4 et 5
à lire ICI et ICI

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