mercredi 9 novembre 2011

143

.



" Un seigneur boit à sa margelle le raisin pur, le jus sucré, il tombe sur le devant, il chante ses amours, son entrain juste, ils étaient nombreux, il est seul et que dire à ces oiseaux tristes, animaux vagues, bien contents, ils se déposent, ils arrachent des cris infiniment blessants, infiniment en rage,

bien connus, rougissants et répandus au coin du jour, ils se mettaient, ils éclaboussaient les bien venus, les bien pensants, les erreurs, les pieds au sol, le doigt toujours au montant, la vie s’élance et se disperse, ils sont accrochés aux berceaux, le long, le long, les berceaux tanguent, la vie est courte,

le regard cherche les enfants, la vie est posée dans sa nasse, dans son panier, dans son envie, dans la nasse, ils jettent encore les si petits, les faibles, les exilés, les précoces, ils ne restent plus rien, ni fleurs, ni moires, au loin passent les bateaux lents, posés au devant, sages sur le seuil,

ils y viendront en troupe, boire et réciter des livres perdus, incertains, des textes d’âges redoutables. A la porte, ils y sont, ils y restent, ils attendent, le pied posé dans la poussière et rien n’a fuit, rien n’est venu des mystérieux locataires : ils paient leur pension par esclavage, en dépendance. "









Texte de Michel Chalandon :
Il est venu exposer son œil à la porte. 7, 8.
à lire ICI et ICI

1 commentaire:

if6 a dit…

c'est frais et délicat comme l'eau d'une fontaine.