jeudi 5 janvier 2012

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" attendre la peau en graines, en semences. Ils sont rendus au bord du temps, au bord de rien, rien ne vient et ils détendent les mains pleines, les mains tordues, le calme est incertain, ils oseront, ailleurs, plus loin, plus tard et ce matin passe et passe. Tamis, tu te remplis des grains du temps,


des grains de l’âme, la peau et l’âme et les cailloux, les brisures, le calme éteint sans étreinte, sans rien dedans, ni pleur, ni cri, ni rien encore. Le temps venu, le temps parti, le retour lent et calme et y songeant, pensant encore au bord de l’eau, au bord du temps, dans l’étendue, le partage, les grains.

Le froid, le matin, la guerre au loin se calme, il était sorti du bain, il étendait la main sur l’herbe, il voyait loin, il espérait, les pages tournées encore, il y donne la peau fleurie, les grains tendus. Ils étaient partis pour se dire, ils se sont tus et depuis tout parle d’eux et de leur temps, leur peau






silencieusement fleurit sur l’eau, fleurit encore. Ils sont passés, ils ont compris et pour longtemps y pensent encore. "









Texte de Michel Chalandon : Enfants à la rive. 7, 8, 9
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