lundi 2 janvier 2012

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" sans suite, le cœur offert, il se tourne et racle au sol le pied perdu, la main ouverte. Le pied perdu, la main ouverte, le cœur lancé vers l’autre rive, vers, sur, il est sensible, il est pareil, et vers, et sur, il se retire, il est tendu et sans entraves. Il est défait et délacé, il est encerclé, courageux, grand,


et sans remords, sans rien sur la main, le pouce, bagues ni lacets au poings, il n’est plus fauconnier, ni page, ni souffleur de verre et si câlin et si tranquille et si redouté des oiseaux, il lance, il lance et se retire, des pierres dans l’eau, l’étang se brise, se défait, il murmure l’avenir dans le bruit

et dans la révolte, le caillou a fendu la rive, déplacé un peu d’air, déplacé quelques souvenirs de pieds usés par les cailloux, de cœurs tremblants au matin sombre, des pieds dans l’eau, des cœurs donnés, des images de peaux en graines, le vent du matin se contente de pointer le jour et attendre, "








Texte de Michel Chalandon : Enfants à la rive. 4, 5, 6
à lire ICI, ICI, ICI

1 commentaire:

J... a dit…

c'est beau,
et quelle tendre fidélité

♥♥♥