mardi 14 février 2012

210

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" Orties, ô, temps immobile, où sont-ils les piquants, les acerbes qui se donnent et content aux étoiles le champ labouré, la main posée, le cœur évanoui, la couronne posée, ô, où sont-ils les chanteurs, les archanges, le bien sur le devant, l’horizon toujours vaste.






En arrière, en arrière, je me suis penché tôt au matin et j’ai tremblé et j’ai cru et j’ai dit, il faut se reconnaître, il faut tout chanter et mordre les cailloux, et perdre sur un lit les roses et leurs épines, et donner au plus haut ses bras d’herbes pures, ses grains d’encens à brûler, sa myrrhe pour guérir et contenter la vie. Ils sont trois ils avancent, ils sont rois éblouissants.






La main posée au montant de la porte se détache et tranche dans l’air un morceau de l’histoire, une part de vent sur les cailloux. Des mages en cohorte, ils avancent et cherchent et trouvent à l’orient un horizon subtil de mains jointes et vives.

Ils se cherchent, ils se croisent, ils vont, venant de loin, ils viennent et respirent et posent au sol, sur le sable, aux pieds, l’or et l’encens, la myrrhe, si près des genoux, ils se courbent, ils inclinent, ils ont vu l’horizon, le cuivre est pour le soir et les roses au matin, ils ont vu et je vois trois rois qui avancent, je suis au matin penché et tremblant. "








sur un texte de Michel Chalandon : Drei könige. Epines en chemins.
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