lundi 27 février 2012

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" T’avait–il parlé de l’âpre liberté, du réveil, du sursaut, de l’angoisse. T’avait parlé tout bas de l’âpre, âpre liberté, du remords, des soucis, des occupations, des aventures, des il t’avait parlé. Il flotte sur le ciel bleu, sur les nuages au loin, au loin, noirs et passants, ils passent, au loin ils se mêlent, ils ensablent les fleurs, les vents contraires, ils déplacent les palpitations. 

Les fleurs, chair meurtrie, assoiffée, et il t’avait parlé du reste, ce qui reste, qui n’est plus, une limite, il faut passer et flotter, revenir, se dire et se donner. Des remords, des étendues et de l’oubli où sont les restes, les mensonges, les fleurs. Les affaires, tout est en tas, tout est en sac, une sur l’autre, une sur l’autre, tu reprends une à une, une pièce et le reste, l’histoire, les pieds meurtris, la chair éclaboussée, l’oubli à venir, la fin, l’histoire lente et lente. 

Le fruit au panier, sur le rebord, d’en haut en bas, vers le calme, il te viendra, il te pensera, il sera pour toi, pour ton histoire, pour ta peine. Tu tournes et tu te vides, le pied tordu au sable sali, un regard vers l’inquiétude, vers le semblant, la face grimée, les fleurs en mots sans suite ni commencement. 

Il te faut les fleurs, il faut arracher et couvrir une à une les flammes vives, éteindre et souffler, le vide viendra là ou le visage se fige, le calme est désolant et il te disait. "







Texte de Michel Chalandon : Les fleurs. Revenu vers l’âpre, âpre liberté. 
à lire ICI, ICI, ICI  

1 commentaire:

♥♥♥ a dit…

Des doigts de fée
caressent le papier