dimanche 27 janvier 2013

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Et toute la place, en tel lieu entendre et encore, l’eau, le ciel, le frisson bleu sur les épaules et la charge, entendre les sifflements, les riens perdus et éloignés, ils sont aperçus, ils sont étendus, et de rive et de bord ils tournent et noircissent, ils se démènent et songent, envoyez nous et comptons sur le reste.

Le temps est venu, la joie est dressée, je suis jeune, oh si jeune et encore à apprendre, il est fermement déposé, il est allongé et aux tempes il frotte une main et puis l’autre et le ciel et le vent et le supplice doux, il est épuisé et pourtant si jeune et si content, il offre, il offre et il se cherche.

Et dit, tu sais où se trouve le mensonge, le mensonge, il est posé au sol et tendu, il invente un âge plus précis, une force et sans nom, sans rien, tendu au sol il se cherche et il pose un œil et puis un autre, le monde est effacé, la vie coule, coule, les doigts passent le sable et les rayons, le monde est posé.






Il est tendu au sol, il tourne et cherche et un nom et un âge et du remord perdu, et de la gaieté éloignée, des fibres, des accords, des genoux ployés, il se tourne et tend un corps, le sien perdu et captif, les yeux tournent, il est remarquablement posé et tendu au sol, aux évidences et en tout bien plus petit, bien. 

Plus faible, bien plus loin, tout le cherche et se concentre, il est venu, il est présent et puis il court et il échappe, la vie parfois, la vie, le regret, les remords, la vie tendue, perdue au sol et il cherche trois pièces perdues dans la broussaille, perdues dans la tourmente, il était tendu et au sol posé dans les herbes.


Et il n’ose penser, ni les avoines folles, ni les brins qui volent et au vent et au rire, il est posé et remarquable.





Il court, il est éperdu, sous la main, il a tracé la route, le creux au cœur, la vue dans l’ombre, la figure, il est étendu, il tient le monde pour sa gloire et la peur le fait courir.





Il est courant et en partance, éloigné et sensible, sur le devant, dans rien autour, posé évidemment au sol, dressé et sensible.






La beauté est incalculable, il est affranchi et d’un bond il court et se disperse et le cortège a vu venir et se donner et agir, le faune couleur de terre cuite pris sur le dos, au vent étendu, remarquable, sans rien et au devant, sur le ciel bleu immense.

Et tes yeux chercheront longtemps de telles évidences.






Laisse le partir, laisse le partir, étend la main, le pied et l’âme, étend les doigts vers l’horizon, souffle et disperse un à un les grains, les grains d’ivresse, espérances de souvenirs, irréguliers, posés et dispersés un à un pour attirer, pour éclore, dire et comprendre.





Le mal court, il est venu, venu et seul et on efface, laisse le partir qu’il s’efface et que rien ne conjugue ce désespoir et ces affirmations, cette peau tirée et mal connue, une autre, une autre année.

Et peut-être l'effusion, sûrement, l'impression du mal compris, du mal tenu et sans mémoire, il chante encore et disperse un grain, un grain et puis les autres, tous.






Entendre et encore un grain, une poussière, un évènement, une histoire, j’étais posé et sage contre un mur, des bêtes agitaient l’ombre, j’étais ainsi posé et sage et les yeux sont passés, il a tourné et reconnu le grain, le grain, la peau si franche et tendue, tendue sur le devant, le côté tiré en partage, j’étais ainsi posé et sage sur le côté loin du troupeau, loin de la foule et sa fureur, posé ainsi sur le devant , tiré, épinglé.






Il est affranchi, et un bond, il court et se disperse, le cortège a vu venir et se donner et agir, le faune couleur de terre cuite, pris sur le dos, au vent étendu, remarquable, sans rien et au devant sur le ciel bleu immense.

Et tes yeux chercheront longtemps de telles évidences.








Texte de Michel Chalandon : On ira au trésor. 
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8 commentaires:

Yanis Petros a dit…

Je suis sans doute fatigué, je ne parviens pas à trouver des mots pour dire combien j'aime cette peinture...

Amitié

J... a dit…

j'♥ beaucoup
;-))))) ♥

if6 a dit…

très beau Maria:)

Annick B a dit…

toutes sublimes

jeandler a dit…

Me mensonge comme une chausse-trappe
Malheur à qui y tombe.

Le trésor sous les yeux en illustration.

J... a dit…

Une belle avancée
chaque jour un peu plus près du trésor.

C'est vraiment très beau

J'♥

michel chalandon a dit…

Premier jet ou retouchée chaque image est superbement généreuse, merci.

J... a dit…

Beauté
Générosité
Spontanéité
Bonté