Enfoncé
dans la chaleur, perdu sur un chemin de soif et d’horizons, de peur, on
se retrouve et tu prends soin de moi comme d’un vieux jardin, laisse
aller, laisse aller, cette sauvagerie perce sur le sol, des éclats et du
courage, un vieux jardin fleuri de fleurs fanées, d’outrages et de
sensations vagues.
Du
bleu, du champ, du rien, des sensations perdues sous les branches
battantes, battues de vent et de poussières, de peurs serrées et de
raclements aux talons. Tu te confonds encore, tu cherches et te
composes, tu es tendu au sol, sans apprêt, tu recommences et cherches le
secours entre les doigts.
Les
yeux écarquillés sur la peau en grains sombres, la raison, la fermeté,
l’intention, le calme, la défense, le repos, la vengeance. Tu es au sol
tenu dans la chaleur immense, dans le recommencement, un mot et un mot,
une ténèbre ouverte, ses raisons suspendues, la fable pour chacun, la
peur à chaque étage, tu es un climat détendu.
Du
sol aux escaliers la fraîcheur t’embellit, tu es tendu, tu y tiens, tu
consommes des mots, des fleurs séchées, des idées bien anciennes. Le
monde est arrêté aux collines sèches, le cœur te soutient à peine et tu
cherches la suite, le cœur épanoui, les roses ouvertes, et les feuilles
vertes en sont au dessèchement.
Une
fraîcheur sincère, il verse de l’eau pure sur la poussière noire, sur
le chemin perdu, ils jardinent ce vieux jardin perclus de fleurs
séchées. On y entend encore le vent d’éternité et l’herbe, toujours dans
ces paroles, sèche et les fleurs fanent, il y souffle pourtant un air,
un temps compté.
Les
jours enfuis, le cœur épanoui est perdu à l’infini. Il saisit les
branchages, il tord des feuilles et entasse les fautes, tu es perdu
jardin vieux et jardinier antique et soufflent sur tes mains le myrte et
le thym, le sommeil enfui, la chaleur tentante. Le souffle démêle la
vie sur le cœur chaud.
Ils
y entrent et en sortent un air, une saison plus nette, une ardeur qui
enchante et compose les traits. Et de sauvagerie et d’erreurs et de
doutes, il chante sur ses doigts l’appel des ramiers, les fleurs
sèchent, la peau est une tentation, il articule encore une tentation, il
se dépose, le cœur sous la main.
Sous les doigts dans le fini, le clos est sec, les lilas sont secs, tu tournes sur ta route, tu cherches et tu trouves des yeux pour appuyer, des cils pour échapper, des ongles à ronger, comme un hiver sans âge. Un été bien trop chaud te sert de raison noire, tu es perdu, tu es fermé et les histoires fusent.
Ici le feu un jour est passé et là quelqu'un est mort, la vie est partage, les chemins conclus sont pour échapper.
Texte de Michel Chalandon : Chemin conclus.
1 commentaire:
♥
Enregistrer un commentaire