Ils
tournent et pèsent dans ce petit chemin de violettes et de moutardes,
fleurs jaunes, fleurs blanches, fleurs bleues et graines dures, trois
feuilles descendent de l’hiver, trois feuilles pour passer l’année, sur
le peu de cendre, sur la plume et sur le plomb, sur ce rien qui reste et
qui se donne dans le souvenir, dans l’impatience.
Un
toit fut déposé, le toit fut reconstruit et tous ont dit les branches
poussent entre les pierres, le plomb a fondu, la plume a brûlé, les
erreurs sont reconnues.
Ils
se retrouvent et ils se bercent uns et autres, tous se retrouvent dans
ce petit chemin, dans la pente sous les arbres, entre les pierres
gravées, entre les fleurs, les jaunes, les bleues et les blanches, et
sous ce poids, les pauvres morts sont déposés.
sur un texte de Michel Chalandon : Les pauvres morts.
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