" Revenu, petit garçon s’agite, s’agite pour fuir, et pour cacher. Le tremblement, souffle coupé, dans la fumée, un jour de printemps gris et humide, tout gonflé, tout soupiré, et tout ému, tout changé. Il tremble, il agite, tout change, tout est pour durer, tenir et assembler, fer, feu et saisons.
Il
change une fois, une autre, tout ensemble, il est à deux genoux et
cherche, une toile verte. Dessus, il est tordu sur la couche, et tout
tremblant, la vie immense, le rire et le choix, il revient sur la trace
et il compte au ciel les nuages. Et son cœur, dans l’herbe, le temps en
est passé.
Par
le feu, tout ignorant, tout reconnaissant, au miroir retenu, enfin, un
tremblement, un accord, tout tenant, longtemps, il pourrait dire, il
pourrait entendre, il verrait l’azur et le sel. Au bord des mares, les
fleurs jaunes et le sable craquant, tout ensemble et tout sonnant, comme
une évidence.
Une
sonnerie de cœur et d’espérance, l’âme aux âmes se tient, tout avance,
enfant ému au tremblement, petit garçon, tout agité, il est parti vers
le plus grand voyage, chargé, il se retourne, un songe, un souvenir, les
mouvements vifs et les avoines folles il se retourne, et cœur serré, il
a fuit."
Le
jeune corps oublié, pour une peau plus vieille, il va durer. Le temps
est couvert, les deux genoux en terre, il tourne et il contemple un
désastre, un triomphe, une vie réparée, un poids trop lourd et une
armure mal placée, il cernera toujours jusqu’au malaise, jusqu’au plus
terrible, la vie déroulée.
Dans
ce corps il se gène, sans un autre mouvement, le tremblement et
l’agitation, tout est à finir encore et d’une émotion à une autre, d’une
faiblesse, à la chair vive, tout aurait pu. Et rien ne fut, tout
d’autres est venu. Le chemin commence ici, deux genoux en terre, au
tremblement de joie.
A
la chose cachée, il a tout à cacher ici, et à dire ailleurs, et plus
loin, sa vie, et cette chanson et ces raisons sans nom. La gloire et le
triomphe, dans la fumée, dans l’air humide, un soir de printemps gris et
tout agité, tout au tremblement, tout soupiré, en frissons, en larmes,
la trace, le cœur.
Je suis à la trace de ce cœur. "
Texte de Michel Chalandon / Tout à la trace ... ici
3 commentaires:
C'est beau.
Je cherche des traces et je te trouve ici ...
Certaines trace s'oublient d'elles-même. D'autres, comme celles-ci, persistent et nous tatouent le cœur.
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