samedi 24 septembre 2011

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" Ils sont mon fardeau, je les laisse à ma droite et le fleuve est à gauche et l’herbe est verte et il fait chaud, il fait chaud, qui pense à la carotte sauvage au cerisier en fleur, le sureau est en fleur et sent mauvais, mauvais, les panneaux jaunes, jaunes, les bornes vertes, vertes, les libellules rouges, rouges, et de l’oseille sèche rouge et rouillée, liseron rose et liseron blanc, la terre est sèche, la poussière s’envole, les pieds dans l’eau, les arbres sont morts, les pieds dans l’eau, leur fardeau est posé, ils sont libres, il reste l’image, un squelette au vent, un corps décharné, des branches au ciel, au ciel bleu, les corbeaux, les corbeaux, les corbeaux sont posés, les papillons blancs volent, volent.



Cela viendra plus tard, cela sera pour un autre temps, dans une autre histoire, dans un autre moment, les escargots ont grimpé sur les herbes et les pas crissent, crissent sur le sol, la vérité est simple, le temps est chaud, le ciel est bleu, le sol est dur et sec et le roi soufflant, souffle en son royaume, il souffle dans sa main comme pour se chauffer les doigts et il meurt de chaud et il meurt de soif, les pieds fatigués, les liserons roses, les liserons blancs, le rouge est absent, une libellule passe, une tortue a plongé dans l’eau, si lente, si lente, le symbole qui mastique, qui mastique le temps et tu cherches et tu trouves une idée après l’autre, d’une image à une autre, d’un signe à un autre, une idée après l’autre, et le compte passe. "







Texte de Michel Chalandon :
J'irai vers les oiseaux sauvages. 13
à lire ICI

1 commentaire:

jeandler a dit…

Le liseron des dunes
une fraîche dentelle au matin
le soir, une mantille flétrie.