jeudi 31 mai 2012

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" On ne voit rien et on sait peu, si soucieux, si tendu et frémissant et ô, la vague, la vague, le paysage, la présence du tout au tout, de toi à moi et des désirs, sur le sable, les coudes dans les grains et la vague, la vague, ô, temps perdu, ô, immobile et naissant, il recommence sur le devant, devant, 

dans l’étrange soleil, dans les nuages petits et clairs, il se permet, il est autorisé, les coudes dans le grain, le sable sous les yeux, le nez, le nez dans la saison, le paysage, il est grandi, il est ouvert, il se souvient et il s’enchante, il s’enchante, il se noiera, il coulera, il ira loin, bien loin et étrangement. 

Sous le soleil, les nuages clairs, il est filtré, il est sauvé, à la courbe, la courbe, il est, il est, disant et suspendu, les mains tournées vers le ciel bleu, bleu pâle, les coudes au grain, le nez devant. La saison avance, le poids est tendu sur le sable, les coudes au grain, la vague immense est tiède. 

Il est une espérance, il est un chemin, la vie est avancée, le calme est répandu sur le sable, sur le sable, les coudes au grain, le souffle, le souffle, il ne voit rien et il sait peu, il se lance et il combat sur le sable, les coudes au grain, les fleurs séchées, les oiseaux frêles, la vie avancée, le corps posé. "









Texte de Michel Chalandon : Et à la vague.
à lire ICI, ICI, ICI, ICI

1 commentaire:

Yanis Petros a dit…

J'aime ces encres légères comme le vol des oiseaux qui parfois se posent comme sur la dernière.

Bien amicalement