mardi 5 juin 2012

250






" Et le poids du soleil si pâle, et la tête, les mains tournées vers le ciel, sans prière, sans doutes, sans rien devant, le souffle, le souffle, il est tendu et déposé, les coudes à chaque grain, à chaque grain, la porte ouverte et loin au loin, on tourne et on libère les grains, un à un, les mains retournées au ciel pâle,

si pâle, la fleur séchée, les oiseaux calmes, le vent paisible, la vague, la vague, il se noiera, il coulera, il finira, dans le ciel même, dans l’air et dans l’eau et sur les ondes et sur le temps, si loin posé, si fort tenu et courbé et ployé et retenu encore sur le devant, sur les côtés, sur la vie en avance.

Une autre, une autre et ce que l’on voudra et ce que l’on cherchera et ce qui est déjà trouvé, perdu, retrouvé, sans rien autour, le silence et l’onde, l’onde et les grains, un à un, le sable et les coudes, si fort ployé, si près tenu et serré, en palpiter, palpiter du cœur et de l’ombre, faut-il s’y rendre.

Au temps venu, chercher et trouver, une espérance, tout est nouveau, tout est donné, la vague, la vague et le nez dans la saison, le paysage et la vie avancée et il se ploie et il est tenu et fort et serré et commencé, dans le jour pâle, les nuages étranges, les ombres claires, ils passent, les jours. 





 

Une vie claire, devant, il ne voit rien, il a fermé la bouche, il est tenu si fort, la vie avance, au jour, les mains saisies et ô, la vague, la vague. "










Texte de Michel Chalandon : Et à la vague 
à lire ICI, ICI, ICI, ICI, ICI

1 commentaire:

J... a dit…

♥♥♥