jeudi 30 juin 2011

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" Des oiseaux plongent, noir et blanc, ils recommandent au ciel les âmes de ceux qui partent en voyage. "



Michel Chalandon ... septembre 2003 / poésie à Franquevaux

mardi 28 juin 2011

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" Les tournures inversées, le bien pesé, le mal compris, des erreurs à la suite, une hirondelle sur la rive, un regard perdu, sur les questions, pour les réponses, il y a trop de mal à dire, trop de rires méchants, trop d’angoisses perdues dans le sommeil, quand rien ne tire devant les yeux le voile noir, le voile perdu des difficultés, le travail, les commandements, la règle. Il faut vivre et abandonner le temps aux psaumes, aux absents. La vie trop brève, le temps trop long, la difficulté, ils en sont à dire : le temps est long et tout va vite. Rien n’y sera, rien n’y pourra, le désordre est. "







Texte de Michel Chalandon, fragment 6 : "Les ombres en tournant" ... 19 août 2010
poésie à Franquevaux

lundi 27 juin 2011

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" Sur la route noire, le rien, le vide, ils sont perdus. Ils avaient à faire une rencontre, un point sur l’eau, un regard mûr, la volonté, sous les fenêtres : le grand vide, la solitude, ils se trouvent, ils se donnent la peur, le vide, sans solution, discontinus, interrompus, ils se harcèlent. Mouches noires sur le devant, rien dans le cœur, tout en arrière, tout reconnu, tout inventé et maladroits et impossibles, ils se sont perdus pour longtemps, le temps est pâle, la nuit fut longue, le rire est parti pour ce jour, ils comptent les heures, les tourments, la vie trop brève, le temps long, les mots. "








Texte de Michel Chalandon, fragment 5 : "Les ombres en tournant" ... 19 août 2010
poésie à Franquevaux

dimanche 26 juin 2011

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" Ils ont perdu, la fièvre, ils se tourmentent et disent encore : il faut faire, il faut monter, construire, échelonner, toucher de l’oeil les habitudes, tendre le pied sur les eaux noires, le col levé, le sourire en face. La vie est tourmentée, claire, crue, si évidente, pleine et comblée de ciel et de cailloux, démontée, sans attendre. Ils jouent, frémissent au loin, ils devancent les solutions, le rien pour la forme, ils s’absentent, ils sont perdus, ils se parlent et ils attendent le miracle, la certitude, le regard aux rochers, la pluie tournant, les aveux, ce qui va bien, ce qui va mal, les ombres. "





Texte de Michel Chalandon, fragment 4 : "Les ombres en tournant" ... 19 août 2010
poésie à Franquevaux

samedi 25 juin 2011

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" Au loin, leurs serments sont impossibles, ils les tiennent, deux mains, deux pieds. Deux jambes franchissent le sol éclaté. Ils affranchiront, ils s’affranchiront, ils iront, ils y seront, sur le sol, sur le dos, pour entendre la vie en marche, la clarté tendre, la bienveillance. Leur mémoire franchit la rive, ils iront loin sur les cailloux, dans l’herbe sèche, pour entendre et pour dire la bonté du monde. Pâleur, effroi, tout est en place, le monde tourne pour eux tous, sur leurs façons, sur leurs baptêmes. Ils ont franchi leur dernière chanson, ils ont perdu pour eux la raison, sur les cailloux, tout le fil. "









Texte de Michel Chalandon, fragment 3 : "Les ombres en tournant" ... 19 août 2010
poésie à Franquevaux

vendredi 24 juin 2011

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" Un passe et un passe, une échancrure d’éternité, la nuée les trace sur les herbes, aux champs perdus, ces étrangers courent sur la terre entière, sur le grand vent, sous les chantiers, ils se posent, ils déploient les flammes, les drapeaux, la vie avance, le sol est lourd, leur pied est une offrande aux absents. Le regard est perdu, derrière les verres éteints, derrière l’étonnement :


les sarcasmes. Le temps est long, on tourne et rond et grave sur la pente, sur le sel, le monde court, ce monde tremble, sa liberté arrive, le temps est aigre, d’une fraîcheur, d’une fraîcheur, sans pitié. "








Texte de Michel Chalandon, fragment 2 : "Les ombres en tournant" ... 19 août 2010
poésie à Franquevaux

jeudi 23 juin 2011

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" Aux questions des réponses, des succès et des échecs, la route est longue, le temps plein : d’énergie, d’émotion. Ils y restent. Du plus loin à venir, la rencontre de l’un, des riens, des incertitudes, le gouffre amer, la pente noire, le bien pensé de l’autre. On le redit, on chante, on exulte, il y a des efforts, des contraintes, sur le si long parcours aux pentes noires. Ces étrangers sont à la trace, leurs remords couvrent les oliviers, les arbres tombent : où sont leurs branches, où s’évaporent les amandiers, où se ferment les oreilles, où sont partis les cieux comblés de doutes et de nuages. "









Texte de Michel Chalandon, fragment 1 : "Les ombres en tournant" ... 19 août 2010
poésie à Franquevaux

mercredi 22 juin 2011

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" Ils sont, au loin, si loin, perdus, et on attend, on y croit, on revient, sur la terre, au feu, les notes roulent et sont brisées. La fatigue est immense, les joues écartelées, le cœur défiguré, on avance et on cherche le souffle : en avant le masque, les vibrations surprenantes, au feu, à la terre, les pieds au fond, le cœur sous la main, la vibration, le cœur manque, la vibration est surprenante, le jeu est contrôlé, le cœur parle encore aux yeux et aux absents, les oubliés, et ne rien en savoir, ne rien en entendre, et oublier le fil.

Ô, la voix, un fil sur le cœur tendu et déplié, la vibration est surprenante, le fil est déplié, la fatigue est immense. On porte en terre, on porte au feu, l’échec et les sanglots. "








Texte de Michel Chalandon, fragment 5 : "En terre, au feu" ... 18 août 2010
poésie à Franquevaux

mardi 21 juin 2011

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" Là, on avance, on cherche. Le souffle manque, tout se dérobe au marcheur à l’horizon, tout tombe, tout fléchit, il y a des rumeurs, des convictions perdues, des trous dans la chaussure, les cailloux passent et blessent, blessent la chair nue, le cœur est amer, la peau est rayée, les yeux cherchent les taches, le soleil est noir, il reste la terre et le feu, pour dormir, pour rêver, pour accomplir, à parcourir, la terre et le feu. Il y a un défaut, une parole, un mensonge, la vie abandonnée, le cœur suspendu encore."







Texte de Michel Chalandon, fragment 4 : "En terre, au feu" ... 18 août 2010
poésie à Franquevaux

lundi 20 juin 2011

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" Ils connaitront le pire et donneront des chansons aux enfants perdus, pour ce qui reste à dire, pour éloigner la peur, pour contrôler le souffle et tendre au loin, pour le loin. Un fil du cœur au cœur, du souffle au souffle, la portée sur le papier, la règle sous les doigts, une note après l’autre, on chante la terre et le feu, on se berce, on espère, on est contraint par une grande, grande fatigue, on veut y voir voler, on veut y penser un arbre de liberté, un abandon joyeux,








la terre se retourne, le feu se précipite, la vie est. "






Texte de Michel Chalandon, fragment 3 : "En terre, au feu" ... 18 août 2010
poésie à Franquevaux

dimanche 19 juin 2011

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" Et convaincre et se convaincre, poser le pied au sol, chanter sous les branches, finir et reconnaître la suite, la force perdue, les paroles envolées, la jeunesse féroce, la guerre à venir. Le pied sur les cailloux, les sermons sur les champs, la fatigue immense, on se mettra en terre, au feu sous les branches, sous le soleil, sur le temps fort, sur ce qu’on perd sans rien penser, sans rien voir. On offre la vertu, on force son destin, la conscience claire, le pardon au cœur, la liberté, il y a un espoir, la terre, le feu. "




Texte de Michel Chalandon, fragment 2 : "En terre, au feu" ... 18 août 2010
poésie à Franquevaux

samedi 18 juin 2011

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" On mettra en terre et au feu ces vibrations, ces erreurs, ces murmures. Le souffle et la conviction manquent. En terre, au feu, l’incertitude, la vie échevelée, le souffle descendu, la gorge emprisonnée, il reste à bâtir pour le monde, la raison est perdue, le souffle est suspendu. Il reste la terre et le feu et laver les orages, et tendre au sol sous un masque noir, des pleurs et du chagrin. La fatigue accable, il faut, une passion profonde, un mot écartelé, une conviction surprenante, surprenante, il faut penser à tout. "




Texte de Michel Chalandon, fragment 1 : "En terre, au feu" ... 18 août 2010
poésie à Franquevaux

vendredi 17 juin 2011

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" sur l’arrêt, le cœur gonflé de soif et perdu, des images, et piqué de sentiments, trop profonds, entretenus, imagés, d’une insincère sincérité, ils étaient lourds, pesants, trop amis d’eux même, perdus dans les images, perdus dans le ciel bleu, comme si chaque jour le monde était en jeu,

une vie éternellement commencée, inachevée, sans fin abandonnée, dans la montée on se croise, on ignore, le détail est compris, la peur recommencée, la solitude est coupable, le corps était muet, les images parlaient, ils ont franchi la grille, ils ont franchi le rien, la vie lancée, coule encore.






Il reste un croisement, il y a une trace, cette image pour vous. "








Texte de Michel Chalandon : fragment 5 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille II"
poésie à Franquevaux

jeudi 16 juin 2011

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" il se souvient, rien n’en est venu, et peut être plus beau, le premier, le dernier, la vie malade à ce point, il est fou, pleure ton sort funeste, une image en haut, une image en bas, cette image pour vous, ce corps écartelé, sur le dos, la joue sur la chaussure, le cuir est acide, la joue a gonflé,







un tourment, un abri, un asile pour attendre, pour attendre, la vie sans fin presque commencée, sur le chemin ils sont mieux sans y croire, sans penser à rien, au carrefour, il faut attendre les suivants, la vie commence, recommence, une autre est arrêtée, une autre est suspendue, sur le devant, "




Texte de Michel Chalandon : fragment 4 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille II"
poésie à Franquevaux

mercredi 15 juin 2011

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" la vie finie déjà, sur le dos, la joue posée au pied, tout le poids dans le cœur en haut, en haut, de l’escalier, ils se croisent, ils se doutent, ils ont perdu leur temps, ils ont perdu leur rive, la vie épanouie, effacée, plus de berceaux, plus de fleurs, ils se croisent, ils sont perdus, ils sont mensonges,

et coups de pieds, une éraflure au cœur, un tournant sur l’eau claire, la main posée sur une épaule, sur un cœur endormi, la joue brisée de larmes, des cailloux dans la bouche, des herbes amères, ils ont posé un pied dans un monde, il est mort et il se souvient, il se souvient, tout est ailleurs, "









Texte de Michel Chalandon : fragment 3 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille II"
poésie à Franquevaux

mardi 14 juin 2011

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" la vie est arrêtée, le cœur respire encore, il a tourné sur lui, il a posé la parole sur la porte, le cœur est descendu, il remonte encore, il cherche et trouve dans une maison froide un hiver en prison, un univers perdu, des vies sans existence, le jour suit le jour, la vie à peine éclose, il a au dos le poids,

de son fardeau, il a posé au sol les larmes les plus tendre, il a fourni au jour des raisons d’espérance, la conquête est là, le temps est poursuivi, sans grandeur, sans taille, sans drapeau, une bannière rayée et perdue, il a léché et le bord et l’assiette, le matin revenu, la peur était brutale, le calme, "








Texte de Michel Chalandon : fragment 2 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille II"
poésie à Franquevaux

lundi 13 juin 2011

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" Cette image pour vous, ce corps écartelé, cette fin de saison, il chante sur le dos, il meurt dans le sable, il se défait et pose au sol le poids de son fardeau, il avancera plus libre, plus content, presque bien disposé, presque reconnaissant, la vie est reconquise, le sable mord le cœur et les oreilles,





il chante sur le dos et pose au sol le poids de son fardeau. La joue posée sur le pied, il a gonflé, son œil est obscurci, ses lèvres sont closes, il pose au sol le poids de la salive, la tache blanche et rose, le cœur rayé au vent de clair et d’habitudes nées mortes avant, plus de saison, plus de beau temps, "








Texte de Michel Chalandon : fragment 1 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille II"
poésie à Franquevaux

dimanche 12 juin 2011

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" les mots, les mots se trompent de cadre et de tempête, les mots parlaient du cœur, le corps supportait et supportait les erreurs, la vie évanouie, le drame sur la table, le papier rayé collé à la porte, il a remonté l’escalier, il a posé une parole, sur le devant de soi, sur la porte entrouverte, le fil est suspendu,







la vie est arrêtée, le carrefour est là, ils se sont visités, ils ont échangé des éraflures, la peau a gonflé sur la joue, une larme, une ride, le temps est revenu et cette vie est éternelle. "









Texte de Michel Chalandon : fragment 7 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille I" ... 17 août 2011
poésie à Franquevaux

samedi 11 juin 2011

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" il le faudrait oser, sans absolu, sans plus rien, sans une trace, une larme au coin de l’œil, je t’ai vu, je t’ai vu, tu étais joyeux et pratique, une effusion perdue, une émotion rentrée, une larme, une larme, je l’ai vue, elle y était, elle était au carrefour où sont les âmes et les cœurs, la vie cessée,






le sable effacé, le reste sur la table et une joue posée, posée sur une chaussure, au pied, au pied, le temps s’est suspendu et le cœur a respiré, respiré, la corde est tendue d’une éternité l’autre, d’un soupir, d’un sanglot, d’une cassure, le corps à peine libéré, le corps parle moins que le cœur, "








Texte de Michel Chalandon : fragment 6 de :
" Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille I " ... 17 août 2010
poésie à Franquevaux

vendredi 10 juin 2011

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" la soif sur les genoux, les taches blanches et roses sur la peau où il faut, il en fallait, il en fallait des serments et des jeux, des messes au tapis, des luttes sur le dos, des règles infranchissables, une vie arrêtée, une conquête longue, longue, une excuse sans âge, une excuse, un déplacement,

des lieux d’hiver et de vent, des joies insurmontables, un monde à peine éclos, inachevé à tout jamais, à tout jamais, des parures de feu aux murs, en évidence, des marais dans des vases, des fleurs aux fenêtres une vie commencée jamais achevée, une éternité de cendre et de tristesse, des explosions,

des aveux, des oublis éternels, une vie qui se change, ils ont perdu le nord, ils ont perdu la vie, le meilleur et le pire et le matin tremblant : la certitude, l’instant est un instant et une éternité, la route a croisé des ombres et des rires, des chansons et du temps, le sien, les autres ont compté,

et les coups et les efforts, la vie inachevée suspendue dans les arbres, dans le lit défait qu’il ne changeait pas, dans les assiettes léchées et embrassées au matin, premier nécessaire et brutal, sans penser, tout est un carrefour pour une longue, longue absence, pour un regret, pour un remord, "











Texte de Michel Chalandon : fragments 4 et 5 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille I" ... 17 août 2010

poésie à Franquevaux

jeudi 9 juin 2011

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Un œil ouvre et distend, il perce la figure, il entame le carreau, le vol libre, la fleur, les effusions brèves et cachées, le signal se répand. Il se tourne et invente, hésite, hésite, retiens ton bras, garde ta main, défais les nœuds, découpe les envies, la confiance au bois pesé se trouble dans la certitude.


Il est troué et magnifique l’arbre posé au loin à l’autre rive, dans la blanche épaisseur, dans le regard jaloux, il est fier et il ombre, il est tendu et immortel, de paradis et de soleil il poudre le chemin, il est un éclat noir, on ferme un œil et la lumière reste rouge et jaune et verte, grand serpent étendu.









Dans la poussière, tu ramperas dans la poussière, toi qui a cru les mensonges, les fables, le regard jaloux d’un autre fier et tendre, immolé au soir même et entré lentement, lentement. Cette agonie dure-t-elle encore, il est las et souffrant sur le chemin de poudre de cœur arraché et servie.


La langue s’y repose, le passé est mourant d’une lente agonie, d’un essoufflement long, long. Si tendre au soleil, cambré et serviable, tout de jugement, de traits droits et cinglants, il est encore là, il attend, il espère il doit souffrir toujours, supporter la vengeance, éteindre une ardeur de graviers :










ils ont meurtri la peau, ils ont défait une âme, un peu de chair à vif, un peu de larmes obscures, ils ont lacéré la vie et le secours, l’avenir est mourant de cette agonie longue, longue et distante, éloignée et perdue et faite pour se dire, pour encore colorer la poudre, à sa chaussure la peau gonflait,




le cou était perdu, à la boue de la chaussure, au retrait, au papier collé sur la porte, perdu et en attente, perdu défiguré et pauvre, pauvre et si long sanglot, tout est dessiné sur la boîte : les chocolats à Noël, le parfum, la vie commencée, pour toujours interrompue, toujours effacée la conquête,












Texte de Michel Chalandon : fragments 1,2 et 3 de :
"Cette vie s'est arrêtée, le regard éclairci est tranquille I" ... 17 août 2010
poésie à Franquevaux